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Pendant que certains se demandent comment ils vont cacher les oeufs de Pâques, d'autres nettoient de fond en comble leur maison depuis plusieurs semaines pour en éradiquer toute trace de pain ou de levure. Oui oui. C'est la préparation de la Pâques juive, Pessah pour les intimes.

 

Comme l'a bien résumé une connaisseuse : les juifs sortent d'Egypte pendant que les Chrétiens fêtent la résurrection du Christ. Pour les 2 religions ces fêtes sont de grandes fêtes comme on dit chez nous.

 

Pour moi Pessah a une saveur particulière : c'est un peu l'amour-haine entre cette fête et moi. D'abord cela fait quelques années que je ne la fête pas. Mais surtout, c'est la fête dont je DETESTE le plus la gastronomie. Or vous savez très bien que la cuisine juive est très riche, diverse et surtout intimement liée aux fêtes religieuses. Si vous avez un doute, Bubbah vous rafraîchira la mémoire ici.

 

Mais revenons à Pessah et son menu qui varie d'une famille à l'autre, mais qui dans tous les cas inclut un ingrédient fatal : la Matzah ou pain azyme. Il existe sur terre des gens qui en mangent n'importe quand. Ils sont fous. La matzah, c'est fadasse, et ça te détruit tout système digestif normalement constituté. La preuve ici.  Il faut préciser que quand tu en manges pendant 8 jours, tu ne peux plus en voir une boîte avant l'année suivante. Les séfarades ont d'ailleurs inventé une fête géniale pour célébrer le retour du pain au levain : la Mimouna. Hélas je suis ashkénaze. Et non observante. Et je n'ai pas d'amis séfarades qui célèbrent la Mimouna. Bref je suis maudite.

 

Comme beaucoup j'associe Pessah à des moments familiaux, notamment le SEDER.

Le Seder, pour les juifs c'est un peu comme le repas de Noël chez les chrétiens : c'est long, chiant, et comme on ne fait pas les choses à moitié, c'est encore plus long que ce que vous imaginez. Sauf si mon père est à votre table, auquel cas vous faites la sortie d'Egypte par la rocade, voire l'autoroute et hop, c'est rapide comme tout. Même pas de Pharaon pour vous bloquer au péage. Mais je ne vais pas vous barber à vous expliquer le Seder par le menu, tout au plus vous enjoindre à écouter une version hip-hop de la Haggadah (l'histoire de la sortie d'Egypte) par Socalled

 

J'ai rarement respecté totalement Pessah et l'absence de pain pendant 8 jours. En général au bout de 4 jours le pain faisait son apparition comme par enchantement à la maison. Autant vous dire que lorsque j'ai quitté la maison, il ne disparaissait pas du tout. Mais cela ne m'empêchait pas d'assister à un Seder. 

 

Mais Pessah, ce sont aussi des moments mémorables. Pourquoi? Parce qu'on doit boire 4 coupes de vin, que c'est aussi le seul repas de l'année où l'on se doit d'être accoudé, ou encore parce qu'on symbolise les dix plaies d'Egypte en jetant des gouttes de vin d'une desdites coupe sur au choix sa serviette, la nappe blanche de la grand-mère, voire la robe de votre mère. Et là, bien sûr c'est le drame.

 

Certains font ce repas en famille. D'autres multiplient les festivités et le font avec toute leur communauté et c'est là que au choix on passe un Seder ennuyeux ou drollissime selon que l'on se trouve à table avec ses amis ou des gens très pointilleux sur la manière de faire le Seder. Imaginez un jeune rabbin qui croit bon d'avoir à sa table des adolescents tout juste Bar-Mitzvah ou en passe de l'être. L'ado de 13-15 ans et le vin qu'il leur laisse boire en l'absence de surveillance de leurs parents ne font guère bon ménage. Mes frères se souviennent bien d'un certain Seder où ils ont fini hilares à balancer des morceaux de Mazah sur ledit rabbin. C'est moche de jouer avec la nourriture!

 

Malgré mon aversion-affection pour cette fête je suis certaine d'une chose : le jour où j'aurais des enfants je vais probablement recommencer à fêter Pessah dans les règles. Pour une raison simple: je ne vois pas pourquoi mes enfants échapperaient à ce calvaire culinaire! 

Tag(s) : #Mon humeur